Autoportraits


Frid Armel Louzala

voir les autres séries de l'auteur :

Ça urge, ça hurle, ça fait que c'est fini
je me lasse de regarder les cerveaux s'enfuir
mes yeux pourrissent, ils ont l'insolite de voir les cerveaux s'emballer
dans des histoires prématurées
de s'oublier dans la sape sur des terres éparses...

en fait j'aime pas écrire, parce que j'en pleure pour de pas bons souvenirs
j'écris de la photo pour juste les garder ou pour me rappeler ces souvenirs
je me souviens pendant la guerre 1998 entre chez moi et la destination inconnue,
crépitent les armes, brûlent des maisons, tombent des hommes, sous le ciel gris
sur le versant de la montagne Abattoir ; ça fait un chemin de croix, un obus passe,
savate la jambe d'un sapeur bien sapé tiré à quatre épingles, fraîchement venu de
France, un Parisien, comme on les appelle chez nous, s'écroule au milieu de la
foule, vivant, la main tenant le pieds, chaussé de John Love, la chair
saignante, trop naze rouspète le sapeur, comment puis encore sans J.M. Weston, Dia
Como, Cerruti, Gianni Versace, Jean Paul Gaulthier, ne termine pas sa litanie s'envoie
dans le Mfilou, le cours d'eau qui coule jusqu'au fleuve Congo, d'autres personnes ne
reviendront plus dans ces quartiers c'est sur, j'ai décidé de poser là pour mémoire.


Armel Frid Louzala



© Afriphoto. Les textes publiés sur le site www.afriphoto.com sont protégés par la législation française du copyright.
Toute publication, même partielle, des textes et des visuels doit être soumise à autorisation ou à négociation de droits d'auteur. Merci de contacter pour cela la rédaction d'Afriphoto.