Carnet de chiens au Maroc


Benoit Bruyr

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Maroc, fin septembre 2009, la journée touche à sa fin, rentré à l’appartement de Marielou, situé à Mohammedia, je cherche des doigts la terre, des yeux l’Atlantique, de ma mémoire une présence sur ce sol africain.
Je suis ici pour quelques jours, ma mission consiste à photographier les témoins d’une présence belge, celle d’un peintre, un certain Desadelaere qui a vécu ici il y a cinquante ou soixante ans, et qui devait être un sacré phénomène dans son style pictural, ainsi que dans le mode de vie qui le caractérisait. Il m’est totalement inconnu, le Maroc lui aussi est nouveau pour moi. C’est la fin du Ramadan, Mohammedia est situé à trente, quarante kilomètres de Casablanca. La présence humaine se manifeste par l’apparition de complexes balnéaires vidés en grande partie de toute animation touristique en cette période. Je me dirige à pieds vers l’océan, les immeubles blanc et ocre sont baignés d’une lumière riche qui confère aux lieux un réel intérêt photographique. Le vent du large soulève des nuages de résidus qui viennent tourbillonner dans les piscines vidées ou encore en construction.
Je vois des gardiens. Après un échange verbal courtois de bienvenue, je ressens l’impression d’être leur sujet de conversation. Le regard interrogateur qu’ils posent sur ma présence dans ce lieu inaccoutumé et surtout sur celle du matériel photo les amusent, voilà qu’ils prennent la pose… moi, une photo.
Je m’éloigne d’eux, un des jeunes hommes tient à me mettre en garde contre une bande de chiens de rue qui rôde aux alentours de la petite plage de sable perdue entre le béton et les roches tranchantes, dernier rempart qui me sépare de l’océan.
Je ne suis vraiment pas surpris de son avertissement, en effet pour avoir vécu au Burundi et traversé une douzaine de pays africains, je suis relativement conscient de la problématique que représente la cohabitation entre les hommes et les chiens. J’ai souvent constaté que certains Africains se méfient des chiens. J’ignore quelles en sont les raisons, sont-elles d’ordre culturelle, sanitaire, je suis bien incapable d’expliquer ce phénomène, ce qui ne peut m’empêcher de m’attarder superficiellement sur la question.
Alors, j’ai gratté un peu le sujet et quelques prises de positions tout aussi légitimes les unes que les autres sont venues alimenter ma réflexion.
En me basant sur quelques avis partagés sur le sujet via Internet, je pose la question sans apporter de réponse, ce n’est en aucun cas le but recherché ici.

1er POINT DE VUE : j'habite a Mohammedia, j'ai 3 chiens qui font mon bonheur, cela étant je déplore l'état des chiens au Maroc, à coté de chez moi il y a 2 chiens un mâle et une femelle, la femelle a mis bas il y a 4 semaines ils sont 7 beaux petits chiots que j'essaie de caser, de soigner.
Il m'en a fallu du temps pour faire accepter la mère DANS LE QUARTIER, mais bon !!! Que faire pour ses chiens? Existe-t’il des associations?
HERCULO

2ème POINT DE VUE : Je plains vraiment les animaux du Maroc.
J'ai vu un truc très moche hier dans la résidence de mon bureau.
Un agent municipal est venu avec de la viande pleine de strychnine et en a donné au 2, 3 chiens qui trainaient par là et qui n'avaient jamais mordu personne et les a laissé agoniser dans la rue dans d'horribles convulsions !!
C'est vraiment pas une façon de faire. Je suis dégoûté.
NAKAME

3ème POINT DE VUE : Moi, je déplore l'état de beaucoup de Marocains et Marocaines au Maroc.
DJINNLEVIS

4ème POINT DE VUE :  j'ai pensé à la même chose : d'abord, réglons le problème des êtres humains ensuite on verra pour les chiens
INCONNU

5ème POINT DE VUE : Les chats et les chiens dans la rue sans vaccination sont dangereux si un homme se fait mordre.
Mais les chiots si mignons, où dans les quartiers populaires certains gosses sans cœur s'en servent comme de vulgaire ballon de foot pour passer le temps sous l'œil des parents qui ne pipent pas mot.
Ca fait vraiment mal au cœur de voir ca et pourtant il suffirait juste de presque rien pour les épargner c'est-à-dire d'être juste HUMAIN !!!!!!!!!!!
KARIBEN

EXPOSE : Les chiens sèment la mort
Malgré le programme du Ministère de l’Agriculture et la gratuité du vaccin anti-rabique, 20 à 30 cas de rage humaine sont enregistrés annuellement au Maroc.
Loubna Bernichi

Je vous présente une série de photos sur ces chiens de rue devenus l’espace d’un temps des estivants d’un autre type jouissant naturellement du cadre plaisancier de Mohammedia laissé désert. Pour ma part, je me suis prêté au jeu, je ne pense pas avoir été mordu, du moins je le crois. Un peu d’humour ne tue pas et j’ose récupérer un proverbe « quand le chat n’est pas là, les souris dansent… » Mais aimons-nous, les souris, les chats, les chiens et surtout les gens qui peuplent  le berceau de la dite HUMANITE.

Benoît BRUYR



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