Maisons cassées


Frid Armel Louzala

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Les guerres civiles qui ont entrainé le changement de régime sont encore gravées dans la mémoire des habitants de Brazzaville qui a été l’un des principaux théâtres des affrontements. Ces conflits qui sont respectivement revenus en 1993, 1997 et 1998  ont brisés directement ou indirectement la vie de plusieurs milliers de Congolais qui ont été réduits, pour la plupart, à la misère.

Je reviens souvent sur ces lieux, mon milieu quotidien : j’observe, avec attention, et un seul constat s’impose : les maisons sont cassées, les bâtiments ne sont pas réfectionnés, ils ont gardés les vestiges d’antant, les rues sont dégradées … Un véritable spectacle de désolation.

Chaque quartier de la capitale congolaise a son héritage de violence, une jeunesse corrompue et  qui engendre la violence, les usines fermées, des emplois et des logements perdus, les murs de bâtiments criblés d’impacts de balles ont servi d’exutoire, les gens y inscrivent leur peur et surtout le souhait de ne plus revivre ces durs moments de l’histoire.

J’ai mis mon appareil photo au service de ces restes de guerre pour écrire à jamais cette histoire… La guerre est passée, va-t-on oublier ces atrocités, les cœurs crevassés, des bras et des pieds cassés, des familles décimées, drôle d’état qui ferme les yeux… plusieurs centaines de familles sont condamnées à vivre aujourd’hui dans la misère.   



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